"Pas de label, peu de protocole, la chaleur de chez soi..."
Voilà ce que proclame la page d'accueil du Resto Point Bar, restaurant situé près de la Porte de Namur, au centre de Bruxelles. Restaurant dans la moyenne supérieure du sophistiqué, si tant il en est que l'on peut en juger par la série d'images qui défilent alors.
Et s'il n'advient pas toujours que les restaurants répondent aux désirs suscités par leur promotion sur site internet, Resto Point Bar, lui, se conforme parfaitement aux photos que vous pouvez admirer sur le site: un repère ultra soigné et techno-design, pour amateurs avertis de confort dinatoire et de surprises dinées. Le mobilier urbain est soigné, tous les détails de la présentation ont été pensés: les menus sont fichés dans d'énormes tubes fluorescents, façon épée de Jedi, la salière et le poivrier sont des minis-tubes montés sur des macro-pieds au milieu de la table, tandis que les plats sont servis sur des plateaux transparents et rectangulaires, sauce dans des pipettes-éprouvettes à l'appui.
... Par contre, l'histoire de "pas de chichi, la chaleur chez soi" m'a un peu fait rire, en poussant la porte, car: 1. c'est certes très sympathique mais pas chaleureux, plutôt chic-lissé; 2. je ne sais pas vous, mais chez moi, les plats ne sont certes pas présentés sur de tels assemblages de présentation...
Le personnel de service se montre très serviable malgré un côté quelque peu brouillon: trois différentes personnes viennent s'occuper de notre tablée entre notre entrée dans le restaurant et notre commande. Leur gentillesse est bien utile également pour comprendre le concept du restaurant: en gros, un certain nombre de "dégustations" sont proposées, servies en petites portions. Elles changent, selon l'humeur du chef, et je suppose aussi les saisons - d'où toujours un choix de dégustations que vous n'aurez pas essayées les fois précédentes, si vous décidez d'y retourner.
Pour le dîner, on a une entrée à 9€ composée d'une sélection toute faite. Ensuite, on choisit, pour son service principal et pour un prix unique (26 €... tiens, c'était 24€ en janvier!), trois dégustations parmi trois listes, les "fraîcheurs" (des mets que je servirais plutôt en entrée), les "pâtes" (pâtes et risotto), et les "inédits du chef" (les viandes et poissons). Enfin, si l'on veut un dessert, il y a également un choix parmi plusieurs "after", au prix unique de 8€. Le tout est amené sur des plateaux-assiettes rectangulaires, présenté de façon originale et assez appétissante.
Nous sommes une grande tablée; cela me permet de visualiser quelque peu la panoplie des choix offerts. Premier bémol: le soir où nous y allons, le choix pour les végétariens n'est pas très large - heureusement d'ailleurs que nous n'avions avec nous aucun végétalien, car cela aurait été alors carrément impossible. En effet, les "inédits" ne proposaient aucun choix purement composé de végétaux... Le serveur propose à ma voisine de table une invention du chef pour compenser: des légumes au wok. Ma voisine décline; elle n'aime pas la méthode de cuisson au wok. Et se retrouve in fine avec une timbale d'un mélange fort joli, qu'elle mange avec un haussement d'épaules "ok": des oeufs brouillés, apparemment.
J'opte pour ma part pour un tartare de saumon des Highlands, des pâtes "Diamant noir" à l'huile de truffe et une lotte à la Mandarine Napoléon. Le tout arrive sur un joli plateau de verre, présentation à la verticale plutôt qu'à l'horizontale. Je goûte le tartare: le saumon est très frais, d'une belle consistance et croquant à l'envi. Son assaisonnement ne lui fait malheureusement pas éloge: il ne réussit pas à en relever le caractère, et n'est guère servi par l'énorme tranche de betterave cuite posée sur le côté de l'assiette, et dont le goût, si dégusté avec le tartare, tue complètement le saumon. La lotte à la Mandarine Napoléon est présentée dans un emballage de cellophane, fermé avec une pincette en bois. Le poisson est tendre et bien saisi - ce qui est essentiel pour une chair ferme comme la lotte. Le problème est que trop de présentation tue la dégustation: un poisson en sauce dans un paquet cellophane qui crisse à chaque tentative d'y plonger la fourchette, ce n'est peut-être pas le must de la dégustation tranquille. La sauce est également quelque peu décevante: l'on y goûte la mandarine et la crème, assez peu le Napoléon. Les pâtes "Diamant Noir", enfin, ne sont pas noires: grande déception, au lieu des pâtes à l'encre de sèche, l'on a droit à des pâtes même pas fraîches mais de type Barilla, mélangées avec de l'huile de truffe et présentées avec une jolie galette de parmesan rouge. Bon, mais rien d'exceptionnellement fin.
Le "Bon, mais pas fin" pourrait d'ailleurs s'appliquer à nombre de dégustations, si j'en crois ce que je vois dans le plateau de mes voisins: la sucette de scampi geisha est un mini loempia, la soupe de nouilles du Yang Tsé, une... soupe de nouilles. Là aussi, malheureusement, l'excès de présentation tue le mets: essayez de manger une soupe de nouilles dans un bocal vertical, avec pour tout outil des baguettes jetables en bois, et vous comprendrez ce que je veux dire.
Et s'il n'advient pas toujours que les restaurants répondent aux désirs suscités par leur promotion sur site internet, Resto Point Bar, lui, se conforme parfaitement aux photos que vous pouvez admirer sur le site: un repère ultra soigné et techno-design, pour amateurs avertis de confort dinatoire et de surprises dinées. Le mobilier urbain est soigné, tous les détails de la présentation ont été pensés: les menus sont fichés dans d'énormes tubes fluorescents, façon épée de Jedi, la salière et le poivrier sont des minis-tubes montés sur des macro-pieds au milieu de la table, tandis que les plats sont servis sur des plateaux transparents et rectangulaires, sauce dans des pipettes-éprouvettes à l'appui.
... Par contre, l'histoire de "pas de chichi, la chaleur chez soi" m'a un peu fait rire, en poussant la porte, car: 1. c'est certes très sympathique mais pas chaleureux, plutôt chic-lissé; 2. je ne sais pas vous, mais chez moi, les plats ne sont certes pas présentés sur de tels assemblages de présentation...
Le personnel de service se montre très serviable malgré un côté quelque peu brouillon: trois différentes personnes viennent s'occuper de notre tablée entre notre entrée dans le restaurant et notre commande. Leur gentillesse est bien utile également pour comprendre le concept du restaurant: en gros, un certain nombre de "dégustations" sont proposées, servies en petites portions. Elles changent, selon l'humeur du chef, et je suppose aussi les saisons - d'où toujours un choix de dégustations que vous n'aurez pas essayées les fois précédentes, si vous décidez d'y retourner.
Pour le dîner, on a une entrée à 9€ composée d'une sélection toute faite. Ensuite, on choisit, pour son service principal et pour un prix unique (26 €... tiens, c'était 24€ en janvier!), trois dégustations parmi trois listes, les "fraîcheurs" (des mets que je servirais plutôt en entrée), les "pâtes" (pâtes et risotto), et les "inédits du chef" (les viandes et poissons). Enfin, si l'on veut un dessert, il y a également un choix parmi plusieurs "after", au prix unique de 8€. Le tout est amené sur des plateaux-assiettes rectangulaires, présenté de façon originale et assez appétissante.
Nous sommes une grande tablée; cela me permet de visualiser quelque peu la panoplie des choix offerts. Premier bémol: le soir où nous y allons, le choix pour les végétariens n'est pas très large - heureusement d'ailleurs que nous n'avions avec nous aucun végétalien, car cela aurait été alors carrément impossible. En effet, les "inédits" ne proposaient aucun choix purement composé de végétaux... Le serveur propose à ma voisine de table une invention du chef pour compenser: des légumes au wok. Ma voisine décline; elle n'aime pas la méthode de cuisson au wok. Et se retrouve in fine avec une timbale d'un mélange fort joli, qu'elle mange avec un haussement d'épaules "ok": des oeufs brouillés, apparemment.
J'opte pour ma part pour un tartare de saumon des Highlands, des pâtes "Diamant noir" à l'huile de truffe et une lotte à la Mandarine Napoléon. Le tout arrive sur un joli plateau de verre, présentation à la verticale plutôt qu'à l'horizontale. Je goûte le tartare: le saumon est très frais, d'une belle consistance et croquant à l'envi. Son assaisonnement ne lui fait malheureusement pas éloge: il ne réussit pas à en relever le caractère, et n'est guère servi par l'énorme tranche de betterave cuite posée sur le côté de l'assiette, et dont le goût, si dégusté avec le tartare, tue complètement le saumon. La lotte à la Mandarine Napoléon est présentée dans un emballage de cellophane, fermé avec une pincette en bois. Le poisson est tendre et bien saisi - ce qui est essentiel pour une chair ferme comme la lotte. Le problème est que trop de présentation tue la dégustation: un poisson en sauce dans un paquet cellophane qui crisse à chaque tentative d'y plonger la fourchette, ce n'est peut-être pas le must de la dégustation tranquille. La sauce est également quelque peu décevante: l'on y goûte la mandarine et la crème, assez peu le Napoléon. Les pâtes "Diamant Noir", enfin, ne sont pas noires: grande déception, au lieu des pâtes à l'encre de sèche, l'on a droit à des pâtes même pas fraîches mais de type Barilla, mélangées avec de l'huile de truffe et présentées avec une jolie galette de parmesan rouge. Bon, mais rien d'exceptionnellement fin.
Le "Bon, mais pas fin" pourrait d'ailleurs s'appliquer à nombre de dégustations, si j'en crois ce que je vois dans le plateau de mes voisins: la sucette de scampi geisha est un mini loempia, la soupe de nouilles du Yang Tsé, une... soupe de nouilles. Là aussi, malheureusement, l'excès de présentation tue le mets: essayez de manger une soupe de nouilles dans un bocal vertical, avec pour tout outil des baguettes jetables en bois, et vous comprendrez ce que je veux dire.
Le dessert, en revanche, était parfait: j'avais opté pour un grand classique revisité, des gaufres de Bruxelles coupées en diagonales et disposées à la verticale dans un verre, accompagnées de crème et d'un chutney de poire/gingembre dont malheureusement les fruits sont un peu trop épicés et croquants. Mais je fais l'impasse sur ce détail, n'étant pas d'habitude grande fan de chutney de toute façon. Mon voisin a expérimenté un trio de dessert au chocolat (mousse, moëlleux et une espèce de crème), très bon aussi, et présenté de façon tentatrice.
Le résultat de cette expérience? Un bel endroit pour y inviter un vis-à-vis romantique, pour une expérience originale. La balance finesse de la cuisine/prix en ressort cependant avec un coup, les mets n'étant pas si fins que le laissaient entrevoir le reste (leurs noms, le décorum). Payer 26€ pour des pâtes assaisonnées à l'huile de truffe, un morceau de lotte et un tartare ne semble cependant pas disproportionné dans un tel cadre. Payer, en plus, 8€ pour une gaufre et 9€ pour des "fingerfood", par contre, me semble un peu mégalo - même si le dessert était fort bon.
A expérimenter, mais pas pour leur cuisine.
A expérimenter, mais pas pour leur cuisine.
Le style:
Urban-design chic, public à l'avenant (plus techno que bobo), un brin de micro-moléculaire cuisineux pour des plats aux bases pas si sophistiquées. Un grand bravo pour l'inventivité, un grand bémol pour le côté goûtu.
Les prix:
Lunch: 13€ pour 2 dégustations, 16 € pour 3 dégustations
Dîner: 9 € pour un assortiment d'entrées "fingerfood"
26 € pour le service principal (3 choix)
8 € pour un choix de dessert
Mon opinion:
Cuisine: 6/10
Déco et ambiance: 9/10
Accueil et service: 9/10
Les coordonnées:
Resto Point Bar
Rue du Pépin, 39
1000 Bruxelles
www.restopointbar.be
Ouvert midi et soir du lundi au vendredi, et le samedi soir.
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