lundi 28 septembre 2009

Les cinq bons plans déjeuner

(c) El Vergel

Ce post est dédié à mes chers collègues, présents et passés, Violeta, Michael, Tia, Gillian, Colin, David, Jonna...

Tous ceux qui, vers 12h30 tous les jours, pointent le bout de leur nez dans l'encadrement de la porte avec l'inéluctable question que j'aurais été leur poser deux minutes plus tard:

"So, what are you doing for lunch?"

Parfois, un email vient des autres étages, un peu plus tôt, car on a déjà faim: "What about going for lunch earlier? I am so starving! What are you guys up to?"

Le rituel du lunch, les tours de table interminables sur les méandres de l'administration belge (sujet numéro 1), la cuisine et les restaurants bruxellois, les petits ragots de la galaxie professionnelle...

Lundi: El Vergel
Rue du Trône, 39 - 1050 Bruxelles

On peut avoir des avis mitigés sur le Vergel, ce café/restaurant/snack à l'angle de la rue du Trône et du petit parc privé ING.
On peut même adopter des boycotts, partiels ou définitifs, d'habitude à cause de leur service qui n'a pas plu - il faut quand même dire que 40 min. d'attente pour la table, pendant un temps de midi, dans un quartier d'affaires, ce n'est pas du plus bel effet. Bon, cela n'arrive pas à chaque fois, soyons justes.
Il n'empêche, on ne râte pas le Monday special du Vergel: pour 10,20 EUR, vous avez droit à deux tranches de churrasquito, deux tranches d'avocat, deux demi-bananes plantains rôties, du riz, et une sauce onctueuse et consistante de pinto beans ou black beans, mijotée avec grand renfort d'ail.
Si cela vous semble assez roboratif, le Vergel sert aussi toute une série de salades et sandwichs fraîchement préparés.

Mardi: Le Boniface d'Asie
Rue St-Boniface, 11 - 1050 Bruxelles

Cuisine vietnamienne. Les patrons sont d'une gentillesse extrême, et moi j'aime l'endroit pour son bol de phô fumant qui me satisfait. Les plats sont de bonne facture, les prix très raisonnables.
Pour varier, on peut aussi essayer le Deuxième élément, juste à côté, qui fait dans le chouia plus sophistiqué et plutôt dans le thaï fusion. Là aussi, service aimable et diligent. Essayer le poulet au curry jaune et pommes de terre, la description ne paie pas de mine, et pourtant c'est délicieux.

Mercredi: Tandoori Land
A l'angle de la rue de la Longue Vie et de la rue de Naples, dans la maison du coin avec le joli motif art nouveau, Ixelles

Là, on fait plutôt dans le plat à emporter, à moins que vous ne teniez absolument à manger sur l'unique table en formica de ce night shop, assis sur une chaise rembourrée rose en-dessous de la télé qui diffuse des séries bollywoodiennes. Huit currys chaque jour, un biryani, un dal (parfois pas assez mijoté toutefois, il faut le dire), un curry de légumes, du riz basmati cuit avec de la cardamome, et, les bons jours, des nans délicieusement chauds, moëlleux et goûtant bon le beurre. Il y a aussi une sélection de tandooris et de pakoras, mais je ne les ai jamais goûtés.
Les portions sont énormes. C'est simple: il n'y a qu'une seule taille pour les plats à emporter, pour le riz (1,5 EUR) aussi bien que les currys (entre 3 et 5 EUR). Le bon plan que l'on a expérimenté: prendre deux currys (ou un curry et un dal), une portion de riz et deux nans, et partager avec quelqu'un. Les plats sont légèrement trop huileux pour s'en sustenter de façon quotidienne, mais qu'est-ce que c'est bon!
Le magasin vend aussi toute une série d'ingrédients indiens, allant des chutneys à des choses dont je ne connais pas le nom.

Jeudi: L'Epicerie
A l'angle de la rue Keyenveld et de la rue du Prince Royal, Ixelles

User de superlatifs n'est pas mon activité favorite, mais je dois dire que L'Epicerie du coin de la rue Keyenveld et de la rue du Prince Royal est mon premier vrai coup de cœur sympathie au milieu de ces eateries et autres sandwicheries du quartier.
Sandrine Mossiat a bien décrit l'endroit, en 2007, dans Zone 02. Un foyer d'humanité, vraiment, autour de notre épicier préféré. Il fait ses sandwichs avec amour et beaucoup de temps. Il ne faut pas être trop pressé, mais quelle relaxation pendant cette pause déjeuner! Rien que de bonnes choses: mozzarella, tomates, crevettes, jolis petits fromages, pancetta, prosciutto crudo, purée d'avocat, à agencer de mille façon dans de la ciabatta (entre 3 et 5 EUR). On peut s'asseoir à l'une des jolies et simples tables de bois, au milieu d'un véritable décor d'épicerie à l'ancienne, étagères en bois et quelques légumes et fruits qui trônent au pied d'une vieille balance. Il y a aussi une soupe du jour et deux currys thaïs. Et pour finir, une portion des bonnes tartes de Françoise!

Vendredi: Kamilou
Mundo B - La maison du développement durable, rue d'Édimbourg, Ixelles

L'on ne soupçonnerait pas l'endroit de l'entrée, car il est situé à l'intérieur d'un immeuble de bureaux, tous plus ou moins liés au développement durable. Kamilou prépare des sandwichs et des salades dans un décor lumineux et gai, où il y a possibilité de manger en terrasse pendant les beaux jours. Sandwichs atypiques (essayez le boeuf coriandre à la thaï) entre 2 et 5 EUR, salades avec moult choix (je prends toujours les quatre ingrédients au choix pour 7 EUR, avec d'office des lentilles à l'estragon) et quelques gâteaux en dessert.
Le seul hic est le service: les jolis garçons et filles baba cools qui y travaillent semblent quelques fois perdre la notion du temps et de l'argent... Si vous emportez, précisez que c'est pour quitter le building: le café sert aussi de cantine aux associations qui nichent dans l'immeuble, comme en témoignent le nombre de boîtes à tartines dans le café. Possibilité de commander des paniers bios tous les jeudis.

La prochaine fois, un post sur nos lunchs préparés maison, parce qu'il ne faut pas croire que l'on ne consomme que restau, non plus!

dimanche 27 septembre 2009

Une pensée pour F.: penne all'arrabbiata

Préparation des penne all'arrabbiata

Mon ami F. est parti faire le tour d'Afrique, récemment.
Il me manque énormément. Car il faut quand même le dire, des âmes sœurs de cuisine, cela ne se trouve pas souvent, ni facilement.
Combien d'heures avons-nous passées à couper, tailler en dés, regarder les mets cuire, parler avec une sorte d'extase d'une lasagne (surtout lui) ou d'une charlotte aux fraises (surtout moi) - que ce soit à Providence ou à Bruxelles.

F. est le plus grand mangeur et amateur de pâtes que je connaisse. A vrai dire, je ne pense pas qu'il soit possible de l'égaler dans ce domaine. Sous toutes les formes, à tous les goûts, sous toutes les latitudes.
C'est à lui que j'ai pensé, ce samedi-là, en mijotant ce plat fort simple de "pâtes fâchées", tout droit sorti de mon époque estudiantine en Italie.

Penne all'arrabbiata

Ingrédients (pour 2 pers. ayant très faim):

- 250 gr de pâtes "courtes" (ici, des penne, mais les rigatoni ou autre macaroni peuvent aussi bien convenir)
- 3 ou 4 gousses d'ail (dépendant de la taille)
- 2 petits chilis rouges frais (ou 1 de plus grosse taille)
- 1 oignon
- 3 anchois
- 1/2 cup de vin rouge
- 4 ou 5 tomates bien mûres, de type roma
- huile d'olive, sel, poivre
- thym, marjolaine ou origan
- Gran Padano ou Pecorino

1. Écraser (et non pas passer au presse-ail) les gousses d'ail avec la tranchée d'un gros couteau de cuisine. Hacher l'oignon et les chilis. Détailler les anchois en petits morceaux.

2. Monder les tomates: faire une incision en croix à la base des tomates, tremper dans de l'eau bouillante pendant quelques minutes. La peau s'enlèvera alors toute seule. Couper en quartier (ou mettre entiers dans la sauce par après).

3. Dans une bonne poêle, chauffer un peu d'huile d'olive et faire revenir les gousses d'ail écrasées. Ne pas laisser brunir. Ajouter l'oignon, les chilis et les anchois hâchés. Laisser cuire quelques minutes, jusqu'à ce que l'oignon blondisse.

4. Déglacer avec le 1/2 cup de vin rouge. Laisser bouillir quelques minutes, puis ajouter les tomates. Ajouter un peu de thym et de marjolaine ou d'origan.

5. Laisser cuire 20-25 min. Assaisonner, ajouter encore de l'origan ou de la marjolaine, au goût.

6. Cuire les pâtes dans de l'eau salée. Attention: les Italiens ne mettent jamais de matière grasse (huile ou beurre) dans l'eau de cuisson des pâtes, car, disent-ils, si les pâtes sont retirées al dente, elles ne collent pas... ce qui est tout à fait vrai. Que cela ne vous empêche pas d'ajouter une goutte d'huile d'olive, si vous préférez les pâtes plus cuites.

7. On fait le mélange à l'italienne: un fond de sauce dans la casserole qui a servi à cuire les pâtes (et vidée de son eau, bien sûr), on remet sur le feu doux, on ajoute les pâtes, on ajoute toute la sauce, le fromage, et on mélange. Puis, on retire du feu.
Comme j'adore toujours racler la sauce jusqu'à la goutte, je préfère la version: pâtes directement dans la poêle contenant la sauce, fromage, on mélange.

On refera ça quand tu rentreras, F., promis...

Le GAC-age, ou comment se trouver son fermier de famille

Notre panier bio de la semaine

Nous nous sommes récemment inscrits à un GAC - un groupe d'achat collectif.

Vous savez comment ça marche? Un groupe de personnes adeptes de l'agriculture biologique et voulant soutenir les agriculteurs locaux s'organisent pour être approvisionnés, à intervalles réguliers, en fruits et légumes frais.
Les choix varient selon les saisons. Toutes les semaines nous recevons une offre fixe et décidons de la prendre ou pas. Les paniers commandés sont livrés dans une cafétariat bio que mes collègues et moi fréquentons assez souvent.

Et ce vendredi, nous avons reçu notre premier panier, composé uniquement de fruits et légumes de saison, issus de l'agriculture biologique locale:
- un céleri rave, pas trop gros et donc parfait, avec plein de cheveux;
- deux fenouils, avec aussi plein de cheveux;
- un kilo de carottes, qui contrairement à leurs frangines du supermarché n'ont pas toutes la même taille;
- un ravier de baby spinach, super goûteux;
- trois oignons rouges, à vous en faire pleurer;
- un choux vert, avec encore quelques larves de bêtes du potager;
- une grappe de raisin noir, à vous faire dire que c'est décidément le pays du raisin et du miel;
- un ravier de myrtilles, toutes jolies;
- plein de pommes, petites, un peu sûrettes mais pas trop;
- un citron vert, encore jaunâtre de peau mais avec un parfum de lime comme les consœurs vertes du supermarché n'en ont pas.

Nous avons fait une gigantesque soupe aux carottes avec les cheveux du céleri rave, et déjà mangé les myrtilles lors d'un brunch pancakes du week-end.

Verdict? Un goût incomparable par rapport aux légumes du supermarché... Longue vie à notre "fermier de famille", le Potager de Gaspard.