samedi 10 mars 2007

Trois anecdotes culinaires pour commencer

On ne sait jamais d'où ça nous tombe dessus, ces passions-là. J'ai toujours cru jusqu'il y a peu que j'étais une klette complète en cuisine, et presque fière de le rester. Le genre "femme active qui a autre chose à faire"... Et bien je découvre que ce n'est pas du tout incompatible. Mais avant cette conversion il y a eu bien des étapes.

Quelques anecdotes "nourriturisantes"?

1. Lorsque ma mère s'est fiancée, mon grand-père ("baguettes") a engagé un grand chef cuisinier de Shanghai pour lui donner des cours de cuisine. Il lui a appris les classiques: comment faire cuire des choux au wok, comment couper sa viande, comment faire (on dit en chinois "serrer", tsa) correctement une sauce - détail auquel on reconnaît toujours la bonne cuisine chinoise: la sauce doit napper les aliments sans être trop liquide, ni trop gélatineuse...
Ma mère est tout simplement la meilleure chef coq maison que je connaisse: goûts subtils et toujours bien adéquats, variation constante dans les aliments, toujours sains et de saison, imagination incroyablement développée, sélection d'ingrédients frais (dont beaucoup de primeur) et de premier choix, coup d'oeil infaillible pour le montage des assiettes et l'art de la table, maîtrise totale des poncifs chinois, fusion, occidentaux... Et elle fait super bien les petites choses simples, aussi! Le comble est que tout cela, elle ne l'a même pas appris seulement de son chef. Le double comble, c'est que ce qu'elle ne sait pas faire (spare-ribs, poulet ivre, homard gingembre/jeunes oignons, ...), mon père le maîtrise. Et le comble du comble, c'est qu'ils n'ont même pas de resto.

2. Quand j'étais en Erasmus à Bologne, je me suis tapé le plus grand bide culinaire de ma jeune vie. J'avais décidé de faire des courgettes pour accompagner ma viande, au déjeuner. Aucune idée de comment on fait des courgettes, évidemment. Donc je découpe en morceaux, je mets un peu d'huile dans la poele, je mets sur le feu. Le problème est que je devais partir: je reprends donc mes courgettes et me les sers au bout de cinq minutes. Quand j'entends mes deux colocs italiennes qui me font timidement: tu sais, je crois qu'elles ne sont pas encore cuites... Après coup, elles me diront (je venais alors d'arriver) qu'elles avaient vachement hésité pour le dire, on ne sait jamais, des fois qu'en Belgique on mangeait les courgettes crues... Eh non, c'est juste que je ne savais même pas cuire des légumes. Finalement, j'ai laissée mes courgettes sous surveillance de Letizia, suis allée au cours... et ai retrouvées carbonisées: elle avait oublié de les surveiller! Au moins, quelqu'un aura appris quelque chose dans l'histoire: non, en Belgique, on ne mange pas les courgettes crues.

3. Grand-mère avait parfois des instincts assez surprenants (ce n'était pas rare de trouver tout à coup un morceau de mandarine dans son riz quand le plat principal était de la viande bien fumante), mais elle nous a aussi laissé quelques classiques, dont certains que je dois certainement réapprendre. En attendant, j'en maîtrise déjà un, que ma mère m'a appris: les incontournables raviolis chinois, ou wonton. Il y a quelque chose de très relaxant, avec cette recette: on s'assied, on se détend, on enveloppe ses raviolis, on papote... Toute une atmosphère de cuisine.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

BON DEPART